lundi 11 janvier 2016

« Les africains doivent eux même préserver leurs ressources »Issa Garba Tahirou






L’infatigable militant écologiste nigérien présent à la COP21, échange avec Flamme d’Afrique sur les attentes des pays africains notamment le Niger à cette rencontre international de sauvegarde du climat. Sceptique, il pense que les africains doivent eux même préserver leurs ressources.

1°) Les énergies vertes, ne sont-elles pas un luxe pour nos compatriotes surtout quand on sait les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés?

Dans le cadre du changement climatique, avoir des panneaux solaires dans un pays comme le Niger qui est en proie au changement climatique nous ne pensons pas que ça soit un luxe. Pour le monde entier avoir des énergies qui sont renouvelables et surtout propres est très importante parce que il faut le dire, nous sommes aujourd’hui dans une situation de résilience face aux émissions de gaz à effet de serre. Tous les projets qui doivent êtres initiés par tous les pays doivent être des projets qui sont sobres en carbone, c'est-à-dire des projets qui rentrent dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas d’avoir n’importe quel type d’énergie, il s’agit d’avoir des énergies qui sont propres, qui ne polluent pas. Le peuple nigérien doit avoir le minimum pour qu’ils puisse être en possession de ces énergies solaires ou éoliennes ; le pays a toutes les potentialités énergétiques mais seulement qui sont mal exploitées par défaut de politique énergétique. Pour cela, il faut détaxer les panneaux solaires, il faut détaxer les photovoltaïques.

2°) la France entend débloquer de plus de deux milliards d’Euros d’ici 2020 pour aider au financement du développement des énergies renouvelables, avec tout ce qui se passe au niveau de nos pays avec la pollution de l’environnement par ces multinationales, ne pensez vous pas que cette aide substantielle c’est pour compenser les dommages causés par ce pays pollueur ?

En tant qu’acteur de la société civile nous pensons que ça ne doit pas rentrer dans ce cadre là, si c’est cela, il va falloir quantifier les tonnes de carbones qui sont éjectés par AREVA, quantifier  le dommage causé par Areva sur la biodiversité sur la personne humaine même. Il faut les évaluer, pour que ces sociétés  payent la facture des dommages qu’elles ont causé aux peuples africains car pour beaucoup de gens la nappe phréatique au niveau d’Arlit est contaminée par des réactifs qu’ils utilisent. Et, il ne faut pas que ces fonds soit une dette, nous n’avons aucune raison de nous endetter, ce sont eux qui ont pollué, qui ont pillé, ils doivent payer la facture et nous allons maintenons le cap, nous allons maintenir la pression pour que ça soit ainsi.
3°)  En tant qu’acteur et observateur, ne pensez vous pas que ces pays émergents essaient au cours de ces négociations d’imposer leurs points de vue ?
Nous, africains nous devons savoir ce que nous voulons et ce qui nous attendons de Paris 2015. Ces pays développés ne peuvent pas nous influencer ; les négociations c’est une question de positionnement, c’est une question d’arbitraire ; il est important que nous puissions nous défendre, être à la hauteur de ces négociations là, de savoir ce qui nous attend, il ne s’agit  pas tout simplement de se mettre en costume cravate  et de venir s’asseoir remplir une chaise, alors qu’on a des idées qui sont des idées  limitées, en une minute on t’écrase. Si on prend l’exemple de la chine, c’est un pays qui peut amener milles experts sur toutes les questions, or si on prend en Afrique un pays africain sa délégation ne dépasse guère cinquante, et sur les cinquante(50) il n’ya pas plus de deux(2) qui sont en salle qui réfléchissent, qui font le décryptage réel de ce qui est en train de se faire comme contexte. Ils se focalisent assez souvent sur les documents qui sont sortis par la société civile pour prendre des positions. L’Afrique doit savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle défend et il est important que nos techniciens soient clairs avec nos politiciens. Il est tout aussi important que nos politiciens puissent prendre leur courage et taper sur la table pour dire  ‘’non’’ nous ne sommes pas d’accord. Sur beaucoup de question, l’Afrique ne dit rien, elle ne parle pas alors que nous sommes le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Mais quand les gens attendent que François Hollande ou Laurent Fabius parlent à leurs noms, négocient à leurs noms, c’est regrettable, les Présidents africains sont venus ils ont fait des beaux discours mais après leurs départs, les techniciens, les ministres qui sont là politiquement n’assument pas leurs rôles, ils assument un rôle des enfants de la France, ils ont des intérêts qu’ils  veulent défendre au détriment des intérêts du peuple africain.
4)°Les pays développés en finançant ces genres de rencontre, ne cherchent-ils pas à imposer leurs voix ?
Nous sommes là sur financement des partenaires, mais ils ne nous imposent pas des idées. Je dis ce que je pense, je dis ce que je crois en face du partenaire, évidemment nous savons qu’ils trouvent  tous ces financements à partir de ces multinationales là, mais nous, nous nous en foutons pas mal. L’essentiel pour nous c’est de venir, de défendre notre position, notre pensée, défendre les intérêts des populations que nous représentons ici. S’ils pensent que c’est un moyen pour contourner, pour déjouer certaines choses leur stratégie sera vouée à l’échec. Nous n’avons aucun contrat avec ces sociétés là

5°) Quelle est selon vous la contribution du Niger à ce sommet mondial sur le climat et qu’attendez vous de cette conférence en tant qu’acteur de la société civile ?
La contribution  du Niger n’était pas obligatoire, parce que si vous prenez les Contributions Prévues Déterminées au niveau National(CPDN), le Niger l’a élaboré et l’a soumis à la convention, et la convention a tenu compte et il y’a des grands pays qui n’ont pas aujourd’hui ces CPDN et  c’est regrettable. La pollution du Niger fait 0,6 % même pas 1%, nous n’avons pas des sociétés, ni des multinationales qui polluent. Le Niger a fait des efforts  que nous saluons dans l’espoir que ça va générer des ressources en élaborant ces Contributions Prévues Déterminées au niveau National


COP21 « Les africains doivent eux même préserver leurs ressources »

Interview avec le Coordonnateur National du Réseau de la Jeunesse Nigérienne sur les changements climatiques Issa Garba Tahirou

L’infatigable militant écologiste nigérien présent à la COP21, échange avec Flamme d’Afrique sur les attentes des pays africains notamment le Niger à cette rencontre international de sauvegarde du climat. Sceptique, il pense que les africains doivent eux même préserver leurs ressources.

1°) Les énergies vertes, ne sont-elles pas un luxe pour nos compatriotes surtout quand on sait les difficultés financières auxquelles ils sont confrontés?
Dans le cadre du changement climatique, avoir des panneaux solaires dans un pays comme le Niger qui est en proie au changement climatique nous ne pensons pas que ça soit un luxe. Pour le monde entier avoir des énergies qui sont renouvelables et surtout propres est très importante parce que il faut le dire, nous sommes aujourd’hui dans une situation de résilience face aux émissions de gaz à effet de serre. Tous les projets qui doivent êtres initiés par tous les pays doivent être des projets qui sont sobres en carbone, c'est-à-dire des projets qui rentrent dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit pas d’avoir n’importe quel type d’énergie, il s’agit d’avoir des énergies qui sont propres, qui ne polluent pas. Le peuple nigérien doit avoir le minimum pour qu’ils puisse être en possession de ces énergies solaires ou éoliennes ; le pays a toutes les potentialités énergétiques mais seulement qui sont mal exploitées par défaut de politique énergétique. Pour cela, il faut détaxer les panneaux solaires, il faut détaxer les photovoltaïques.

2°) la France entend débloquer de plus de deux milliards d’Euros d’ici 2020 pour aider au financement du développement des énergies renouvelables, avec tout ce qui se passe au niveau de nos pays avec la pollution de l’environnement par ces multinationales, ne pensez vous pas que cette aide substantielle c’est pour compenser les dommages causés par ce pays pollueur ?

En tant qu’acteur de la société civile nous pensons que ça ne doit pas rentrer dans ce cadre là, si c’est cela, il va falloir quantifier les tonnes de carbones qui sont éjectés par AREVA, quantifier  le dommage causé par Areva sur la biodiversité sur la personne humaine même. Il faut les évaluer, pour que ces sociétés  payent la facture des dommages qu’elles ont causé aux peuples africains car pour beaucoup de gens la nappe phréatique au niveau d’Arlit est contaminée par des réactifs qu’ils utilisent. Et, il ne faut pas que ces fonds soit une dette, nous n’avons aucune raison de nous endetter, ce sont eux qui ont pollué, qui ont pillé, ils doivent payer la facture et nous allons maintenons le cap, nous allons maintenir la pression pour que ça soit ainsi.

3°)  En tant qu’acteur et observateur, ne pensez vous pas que ces pays émergents essaient au cours de ces négociations d’imposer leurs points de vue ?

Nous, africains nous devons savoir ce que nous voulons et ce qui nous attendons de Paris 2015. Ces pays développés ne peuvent pas nous influencer ; les négociations c’est une question de positionnement, c’est une question d’arbitraire ; il est important que nous puissions nous défendre, être à la hauteur de ces négociations là, de savoir ce qui nous attend, il ne s’agit  pas tout simplement de se mettre en costume cravate  et de venir s’asseoir remplir une chaise, alors qu’on a des idées qui sont des idées  limitées, en une minute on t’écrase. Si on prend l’exemple de la chine, c’est un pays qui peut amener milles experts sur toutes les questions, or si on prend en Afrique un pays africain sa délégation ne dépasse guère cinquante, et sur les cinquante(50) il n’y a pas plus de deux(2) qui sont en salle qui réfléchissent, qui font le décryptage réel de ce qui est en train de se faire comme contexte. Ils se focalisent assez souvent sur les documents qui sont sortis par la société civile pour prendre des positions. L’Afrique doit savoir ce qu’elle veut, ce qu’elle défend et il est important que nos techniciens soient clairs avec nos politiciens. Il est tout aussi important que nos politiciens puissent prendre leur courage et taper sur la table pour dire  ‘’non’’ nous ne sommes pas d’accord. Sur beaucoup de question, l’Afrique ne dit rien, elle ne parle pas alors que nous sommes le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Mais quand les gens attendent que François Hollande ou Laurent Fabius parlent à leurs noms, négocient à leurs noms, c’est regrettable, les Présidents africains sont venus ils ont fait des beaux discours mais après leurs départs, les techniciens, les ministres qui sont là politiquement n’assument pas leurs rôles, ils assument un rôle des enfants de la France, ils ont des intérêts qu’ils  veulent défendre au détriment des intérêts du peuple africain.

4)°Les pays développés en finançant ces genres de rencontre, ne cherchent-ils pas à imposer leurs voix ?

Nous sommes là sur financement des partenaires, mais ils ne nous imposent pas des idées. Je dis ce que je pense, je dis ce que je crois en face du partenaire, évidemment nous savons qu’ils trouvent  tous ces financements à partir de ces multinationales là, mais nous, nous nous en foutons pas mal. L’essentiel pour nous c’est de venir, de défendre notre position, notre pensée, défendre les intérêts des populations que nous représentons ici. S’ils pensent que c’est un moyen pour contourner, pour déjouer certaines choses leur stratégie sera  vouée à l’échec. Nous n’avons aucun contrat avec ces sociétés là

5°) Quelle est selon vous la contribution du Niger à ce sommet mondial sur le climat et qu’attendez vous de cette conférence en tant qu’acteur de la société civile ?
La contribution  du Niger n’était pas obligatoire, parce que si vous prenez les Contributions Prévues Déterminées au niveau National(CPDN), le Niger l’a élaboré et l’a soumis à la convention, et la convention a tenu compte et il y’a des grands pays qui n’ont pas aujourd’hui ces CPDN et  c’est regrettable. La pollution du Niger fait 0,6 % même pas 1%, nous n’avons pas des sociétés, ni des multinationales qui polluent. Le Niger a fait des efforts  que nous saluons dans l’espoir que ça va générer des ressources en élaborant ces Contributions Prévues Déterminées au niveau National

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